Carrie
Traducteur:
Henry Robillot
Editions: Gallimard
Genre: Fantastique
Date de parution: 1974
Résumé: Élevée par une mère fondamentaliste intégriste,
Carrietta White, adolescente et collégienne dans le Maine, découvre dans un
moment de douleur terrible qu'elle détient des pouvoirs télékinésiques d'une
rare force. Rejetant les obsessions religieuses et l'éducation sévère de sa
mère, Carrie tentera désespérément de s'intégrer au groupe de jeunes gens
composé de beaux joueurs de football et de joli pom-pom girls du collège. Elle
croira même, un court instant, avoir réussi. Malheureusement pour la ville de
Chamberlain, un concours de circonstances va pousser Carrie à se servir de son
don pour se venger des humiliations que lui auront fait subir ses camarades de
classe.
Voici donc le tout premier roman de Stephen King, qui va
poser les bases de son univers. L'histoire est simple et le livre assez court.
Pourtant, King arrive par un tour de force à vous plonger dans l'horreur avec
de simples mots.
Carrie n'est pas un livre complexe, au contraire il se lit
plutôt facilement. Ce qui fait la donne entre lui et d'autres livres écrit
"simplement" mais sans réels attraits, c'est l'écriture, la manière
particulière qu'a Stephen King de décrire les sentiments et les pensées de ses
personnages. Carrie nous montre à quel point la psychologie est importante chez
cet auteur, afin de comprendre les motivations d'un personnage.
Avant tout c'est l'histoire d'une ado de 16 ans, tyrannisée
par ses pairs et qui va prendre sa revanche. En insérant des faux extraits
d'articles, de faux passages de livres qui se sont penchés sur le cas Carrie
White, King nous montre l'enfance de cette fille, ce qu'elle a vécu. Ce sont
les évènements passés qui poussent les gens à agir comme ils le font, qui les
font devenir ce qu'ils sont. Voilà ce qu'on pourrait retenir de Carrie. Mais cette
petite étude psychologique, faite sur des ados, se combinant au surnaturel,
fera de Carrie un livre étonnant.
Tout commence sous la douche au lycée, après le sport. Les
filles se lavent, rigolent jusqu'au moment où elles s'aperçoivent que Carrie,
une de leur camarade, a ses règles. Le problème, c'est que Carrie ne sait pas
ce que c'est, et qu'elle se met à croire qu'elle fait une hémorragie et qu'elle
est sur le point de mourir. Aux cris de terreur de cette jeune ado se mêlent
ceux emplis de méchanceté des autres filles, qui n'hésitent pas à la bombarder
de tampons et serviettes hygiéniques.
Cet épisode, traumatisant, va réveiller les pouvoirs
télékinésistes de Carrie, enfouis depuis son enfance. Tout aurait pu être
différent si il n'y avait aussi eu le facteur mère. Car Mme White est loin
d'être la mère idéale. C'est en fait une fanatique religieuse, autoritaire, qui
va jusqu'à enfer
mer sa fille dans un placard pendant des jours si elle pense
qu'elle est sortie du droit chemin vertueux.
Tous les ingrédients sont dorénavant présents pour un
cocktail explosif. On ajoute à cela les remords d'une ado qui s'en veut d'avoir
humilié Carrie et qui va donc demander à son petit ami populaire d'amener
Carrie au bal de fin d'année. Et inexorablement on s'avance vers le drame. Le
fait d'avoir entrecoupé le récit par ces faux extraits permet aux lecteurs
d'apprendre dès le début que la ville de Chamberlain sera en grande partie
détruite, qu'un bon nombre d'habitants vont périr, et tout ça par la faute de
Carrie.
Par la faute d'une BCBG qui veut à tout prix détruire
Carrie, le bal va se transformer en enfer. Ce sera la dernière moquerie sur
Carrie White, mais cela signera l'arrêt de mort de la ville et d'au moins 200
personnes.
Ce premier roman est vraiment une réussite qui nous montre à
quel point les ados peuvent se transformer en bourreaux. Toute action a une
conséquence, parfois désastreuse.
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