Behind the mask: the rise of Leslie Vernon

Film américain

Date de sortie: 2006

Réalisé par: Scott Glosserman

Avec: Nathan Baesel, Krissy Carlson, Robert Englund etc.

Durée: 1h32

Genre: Comédie horrifique

Titre français: Derrière le masque

Synopsis : Un des plus des grands psychopathes vivants et libre invite une équipe de documentaristes à le suivre et à réaliser un documentaire sur lui....



En 1992 sortait sur nos écrans C’est arrivé près de chez vous, film belge qui jouait sur l’idée d’un faux reportage suivant un tueur qui s’attaquait aux personnes âgées ou de classe moyenne. Concept innovateur et plus qu’intéressant qui est enfin repris 16 ans plus tard, mais de façon différente dans Behind the Mask. On retrouve cette idée de faux reportage mais cette fois-ci sur un tueur en série en devenir. A travers ce faux documentaire, Scott Glosserman tend à décrire les rouages du slasher de manière cynique et compétente. Tandis que Wes Craven s’évertuait à se concentrer sur la narration de Scream jusqu’à user le sous-genre, on a droit ici à une revisite des codes du slasher du point de vue du tueur.

Dans une réalité alternative ou Freddy, Myers et Jason existent et commettent leurs crimes, une jeune journaliste du nom de Taylor Gentry veut en apprendre plus sur ce genre de personnes. Et pour cela, elle va suivre avec son équipe un homme du nom de Leslie Vernon qui se prépare à suivre la trace de ses idoles. Mais pour bien réussir un carnage en bon et due forme, il faut un minime de préparations, comme le futur tueur va l’expliquer à Taylor. De la légende d’où naît le tueur en passant par le choix des victimes, tout est déconstruit afin d’offrir une analyse pertinente des mécanismes. Le point fort de cette analyse réside dans la vision de Vernon et son approche de la tuerie. Ce personnage est perturbant, voire déstabilisant. On est loin d’un Myers ou Jason impassible, ne prononçant aucune parole. On a ici une personne joyeuse, excitée par ce qu’elle va faire tel un enfant sur le point d’ouvrir ses cadeaux. Tuer n’est plus une chose terrible, mais bien un métier normal. Cette banalisation est accentuée par la rencontre du mentor de Vernon, un ancien tueur qui aime parler de son ancien travail tout en faisant cuire des steaks. Image drôle et décalée, c’est le fond de cette première partie documentaire qui joue à rappeler toutes les étapes d’un vrai film d’horreur.




On a droit à un « vrai » reportage, intéressant, bien travaillé et maîtrisé, qui va pourtant laisser place à une seconde partie de réel slasher. On quitte le found footage pour reprendre une réalisation classique, pour suivre cette fois-ci la mise en application des préparatifs de Vernon. Le masque enfilé, il devient le tueur implacable qu’il rêvait de devenir. Mais son plan va être mis à mal par l’équipe de reportage, qui ne peut s’empêcher de vouloir sauver la bande d’adolescents écervelée. On est loin des frissons que l’on peut ressentir devant la vue d’un Freddy ou Myers. Il est vrai que le frêle Vernon ainsi que son masque ridicule ne font guère peur. Malgré tout on est entraîné par l’action qui s’enchaîne dans cette dernière partie, on s’amuse de cette mise en scène qui devient sanglante. La fin ne révèle en aucune manière une quelconque surprise mais le plaisir reste là.

Loin d’être un réel film d’horreur, Behind the Mask, the Rise of Leslie Vernon parvient à entraîner le spectateur dans le monde du slasher. On découvre avec un plaisir certain les références au film du genre, et notamment la présence de la Némésis du tueur, qui se rapproche considérablement du Dr. Loomis de Halloween, incarné ici par Robert Englund (Freddy). Mais ce film est avant tout une réflexion sur notre propre société : l’équipe de reportage démontre les proportions ridicules que peuvent engendrer l’avidité des chaînes de télévision, engrangés par ces spectateurs plus avides de morbidité que jamais. Il démontre également que la société a besoin de monstres pour exister telle qu’elle est.


En somme ce film est un plaisir, magnant cynisme et respect pour un genre qui semble en perdition. Même si la seconde partie est plus faible que la première, ce film reste intéressant dans sa manière de traiter le slasher et ravira les fans du genre.

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