Les Courants Fourbes du Lac Tai
Auteur: Qiu Xialong
Titre original: Don't Cry, Tai Lake
Edition: Points
Genre: Policier
Date de parution: 2011
Titre original: Don't Cry, Tai Lake
Edition: Points
Genre: Policier
Date de parution: 2011
Résumé: Eteindre son téléphone portable.
Flâner en touriste. Voilà à quoi
rêve l'inspecteur principal Chen. La semaine de vacances que lui offre le Parti
dans une luxueuse résidence au bord du lac Tai arrive à point nommé. Mais ce
décor de rêve cache une triste réalité. Les eaux du lac, autrefois renommées
pour leur pureté, sont désormais recouvertes d'une algue fétide car les usines
de la région y déversent leurs déchets toxiques. Et lorsque le directeur de la
plus importante d'entre elles est assassiné, tous les regards se tournent vers
les leaders de la cause écologique - une problématique toute neuve dans la
Chine d'après Mao où la pollution tue chaque année des centaines de milliers de
personnes.
Pour ma première incursion dans
la littérature chinoise je suis restée dans mon domaine de prédilection,
c’est-à-dire le genre policier. Sans savoir réellement ce qui m’attendait, j’escomptais quand même tomber sur une bonne
enquête policière. Hors force a été de constater que cela n’a pas été le cas et
je suis ressortie de cette lecture plutôt mitigée.
L’histoire suit l’inspecteur Chen
en vacances dans une ville au bord du lac Tai. Lors de son séjour, il fait la
connaissance d’une ravissante jeune fille qui se retrouve mêlée malgré elle au
meurtre de son chef. On l’aura compris, si Chen commence à enquêter, ce n’est
pas vraiment par acquis de conscience, mais bien pour aider cette fille qui lui
a fait tourner la tête. Cependant, le meurtre ne semble n’être qu’un prétexte à l’auteur pour dénoncer les
problèmes environnementaux dont souffre la Chine. Depuis son ouverture au
monde, ce pays subit la course au capitalisme et se voit ainsi tout faire pour être
au niveau de la concurrence, et ce au détriment de certaines choses. La
pollution est par conséquent un thème important qui prend le pas sur le
meurtre.
L’auteur s’est inspiré de l’affaire
du lac Tai, qui aura fait grand bruit en Chine aux alentours de l’année 2007,
avec l’apparition des algues vertes. Si le gouvernement chinois avait du
intervenir à l’époque, le récit semble ici se situer quelques temps avant le
scandale. En effet, à travers les dialogues on sent l’importance de parvenir au
but, les machineries d’un gouvernement qui tient à l’œil tout ce qui se passe et
n’hésite pas à accuser un homme de meurtre sous prétexte qu’il est militant
écolo et dérangeant. Cette empreinte de dictature est donc bien présente :
surveillance, contrôles, on se sent mal à l’aise en découvrant cet univers.
On découvre donc les déconvenues
d'un pays qui a du mal à faire face aux changements trop rapides qui
surviennent. En cela, ce titre est intéressant, car on apprend des choses. Mais
au niveau policier, le point qui m’avait attiré vers ce roman, c’est le calme
plat. Le récit ne possède aucun suspense ; les révélations assenées par
Chen à la fin ne sont en aucune façon surprenantes puisque tout se devine dès
les premiers instants de l’enquête. Aucune tension, aucune surprise ne viennent
fleurir la lecture. Tout est lisse et trop convenu.
Les personnages semblent manquer
de profondeur, à l’exception peut être de Chen, qui reste malgré tout assez peu
attrayant.
La plume de l'auteur est
agréable, et les nombreuses références poétiques l'accompagnent parfaitement.
Malheureusement trop de poésie dans un policier me laisse plutôt sur ma faim.
En somme, ce roman reste agréable
pour les thèmes traités mais reste un quelque peu décevant d'un point de vue
enquête.
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