Rebecca
Auteur: Daphné du Maurier
Edition: Virago Press
Genre: Policier / Classique
Date de parution: 2007
Edition: Virago Press
Genre: Policier / Classique
Date de parution: 2007
Résumé: Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la
brume s'accroche aux branches et, tout au bout, niché entre la mer et les bois
sombres, un château splendide : Manderley, le triomphe de Rébecca, la première
Mme de Winter, belle, troublante, admirée de tous. Un an après sa mort, le
charme noir de Rébecca tient encore en son pouvoir le domaine et ses habitants.
La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper
à cette ombre inquiétante, à son souvenir obsédant qui menacent jour après,jour
de plonger Manderley dans les ténèbres ?
Cela fait quelques années que ce
roman, classique de la littérature anglaise, attend de sortir de ma PAL. C’est
enfin chose faite grâce à la Lecture Commune de novembre sur le site BookNode.
Classé dans la catégorie
« Policier », j’avoue ne pas avoir réellement compris cette
classification puisque l’histoire ne nous offre pas réellement d’enquêtes, ou
du moins comme un vrai policier le fait. Bien au contraire, en débutant la
lecture on a plutôt l’impression d’avoir affaire à une romance dont le style
n’est pas sans rappeler Jane Austen ou les soeurs Brontë. Malgré cette légère
déconvenue, on est rapidement happé par le récit qui nous plonge dans une
ambiance sombre, lourde et dramatique.
Les premières pages ne sont donc
pas exceptionnelles puisqu’elles se contentent de poser un certain cadre en
présentant notamment la rencontre entre l’héroïne et Maxim de Winter, homme
riche et particulièrement connu pour sa demeure, Manderley, et les fêtes qui y
sont données. Ce portrait a cependant le mérite de nous laisser entrevoir la
tournure que va prendre le récit. En effet, on remarque rapidement le caractère
niais et soumis de l’héroïne, mais également la présence déjà marquée de
Rebecca, la défunte femme de Maxim. Cette dernière nous est dévoilée comme
étant une femme exceptionnelle, adorable aux milles qualités, dont la perte ne
peut être que terrible pour son mari. D’emblée l’ombre de Rebecca déploie lentement
mais sûrement ses ailes au dessus de l’héroïne.
Dès lors on sent une sensation de
malaise chez l’héroïne qui, de par sa position sociale et son inexpérience, ne
peut s’empêcher de se mettre en concurrence avec Rebecca. Ce malaise n’en est
que grandissant à partir du moment où les nouveaux époux débarquent à
Manderley. En effet, en se mettant à côtoyer le personnel de la demeure, mais
aussi toutes les personnes connaissant les de Winter, notre jeune fille
continue à se rabaisser. Ce comportement, quelque peu compréhensible, n’en est
pourtant pas moins exaspérant. Il est difficile de la trouver sympathique quand
son côté bien trop naïf ne fait que ressortir pour partir dans des élucubrations
qui peuvent fatiguer. Au contraire, on aurait envie de la secouer afin qu’elle
s’affirme enfin, face notamment à une Mme Danvers dont le fanatisme pour
Rebecca devient terrifiant.
On reconnaît ici une maîtrise
incontournable pour décrire des personnages de manière psychologique. Du
Maurier dépeint chaque protagoniste de manière bien réelle, dont chaque
réaction et comportement découle de façon logique de leur propre caractère.
Sans aucune fausse note nous découvrons des personnages certes imaginaires mais
qui paraissent bel et bien réels. Les plus marquants étant bien entendu l’héroïne,
qui évolue tout au long du récit, Mme Danvers, qui semble sorti d’un roman
gothique, et surtout les deux plus importants : Rebecca et Manderley.
Rebecca, dont le nom a été donné
comme titre, qui est pourtant déjà morte, règne toujours en maître à Manderley
et sur les vies de ses habitants. Son emprise est telle qu’on en vient à se
demander si elle est réellement morte. Dépeinte comme une sainte, elle soulève
pourtant bien des questions qui nous réservent une fin magistrale. Elle reste
une énigme pendant un long moment, et découvrir son vrai visage précipite le
récit de manière abrupte vers une conclusion inévitable.
Manderley et le dernier
personnage important du roman. Daphne du Maurier réussi ici un tour de maître
exceptionnel en conférant à l’endroit une atmosphère bien particulière qui
semble se détacher des pages pour venir englober le lecteur lui-même. Adulé par
la population alentour, craint par l’héroïne, soumis au souvenir de Rebecca,
Manderley détonne et se détache, comme son ancienne maîtresse, de l’histoire.
Sa présence est forte, voire influente et possède un impact important sur les
autres protagonistes.
C’est avec ce mélange de romance
et gothique, avec une propension à la description, que Daphne du Maurier
parvient à nous offrir une histoire prenante et captivante. Grâce à une plume
légère, à un style bien particulier mais qui va à l’essentiel, cette auteure
fait vivre deux personnages pourtant immatériels. On comprend, en refermant le
livre, pourquoi il fait partie des classiques à découvrir.
Commentaires
Enregistrer un commentaire