Combustion
Auteur: Patricia Cornwell
Titre original: Point of Origin
Traducteur: Hélène Narbonne
Edition: Calmann-Lévy
Genre: Policier, Thriller
Date de parution: 1998
Résumé : Un tueur machiavélique, qui se
sert du feu pour couvrir la trace de ses crimes : aux yeux de Kay Scarpetta,
cela pourrait n'être qu'une enquête de plus. Mais elle acquiert la conviction
que son ennemie mortelle, Carrie Grethen, évadée de sa prison new-yorkaise, est
mêlée à ces meurtres. Lorsque Carrie prend pour cible sa nièce, Lucy, l'enquête
revêt une dimension personnelle, et la tragédie la rattrape...
Neuvième tome de la série des « Scarpetta
», Combustion apparaît comme avoir à offrir une histoire bien alléchante : quoi
de plus attrayants que des meurtres cachés auxquels vient s’ajouter une vieille
ennemie ? Cela semble promettre de l’action et une atmosphère oppressante.
Pourtant ce n’est pas tout à fait le cas, et on peut ressortir de cette lecture
un peu frustré, même si notre attente de suspense reste toute fois comblée.
Cela tient en premier lieu du style de
l’écriture : en se servant de la première personne du singulier, Cornwell
expose l’histoire à la trame des pensées et des émotions de son héroïne. Le point positif de cette utilisation, c’est
que le lecteur est au même niveau que Scarpetta, sans plus de connaissances sur
le tueur ou ses intentions. Cela confère une dimension légèrement angoissante
avec à tout moment cette idée de sursis qu’installe la menace invisible de
Carrie.
Cependant, ce « je » omniprésent finit par
lasser au fur et à mesure que l’on peut avancer dans la lecture, car à trop
être focalisé sur les pensées et ressentis d’un personnage, on perd de vue le
point essentiel d’un livre policier : l’enquête qui mène au tueur. Ici, tout se
joue au niveau psychologique et repose essentiellement sur la menace fantôme de
Carrie. Ce personnage, développé dans des précédentes histoires, apparaît comme
intéressant, car retors, machiavélique et surtout très intelligent. Malgré ce
portrait attrayant, le personnage de Carrie restera jusqu’au bout dans l’ombre
: cette Némésis si dangereuse n’apparaît pas une seule fois physiquement dans
le livre, concluant une tant attendue confrontation par une scène plutôt
expéditive, lourde de frustration.
Une autre déception vient du personnage de
Lucy, cette nièce menacée qui semble sous exploitée. Elle semble d’ailleurs ne
servir qu’à angoisser plus Scarpetta plutôt qu’avoir un vrai rôle constructif.
En résumé, je dirais que ce livre est
assez inégal. Le trop plein de psychologie au détriment de l’enquête et des
meurtres donnent parfois une impression de lourdeur, de longueur au récit.
L’attente d’un point culminant et décisif n’étant pas réellement comblée, on
peut se demander quelle était l’utilité de reprendre le personnage de Carrie.
Il en résulte malgré tout quelques passages sympathiques, qui nous poussent à
continuer la lecture.
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