Une peine d'exception

Auteur: Patricia Cornwell

Titre Original: Cruel and Unusual

Traducteur: Gilles Berton

Edition: Le Masque

Genre: Policer, Thriller

Date de parution: 1993

Résumé: Un homme va mourir sur la chaise électrique. Le travail du docteur Scarpetta consiste à accompagner cette exécution. C'est alors que l'invraisemblable se produit : le corps martyrisé d'un garçon de treize ans est retrouvé abandonné dans une benne à ordures. Il a été assassiné alors qu'il se rendait à l'épicerie voisine. Parmi les indices retrouvés sur la scène du crime;-des empreintes impossibles : celles du condamné à mort!



4ème enquête du médecin légiste Kay Scarpetta, Une Peine d’Exception propose un scénario complexe basé sur une idée originale mais qui s’avèrera au fil de la lecture trop brouillon.

Comme pour ses œuvres précédentes, Patricia Cornwell suit un schéma qui commence hélas à montrer ses faiblesses. Si le début est prometteur et semble vouloir proposer une réflexion sur la peine de mort, la suite prend une autre direction, entachée par bien trop d’idées secondaires qui finissent par étouffer, voire rendre le dénouement trop tiré par les cheveux. Dès les premiers chapitres on se retrouve avec trois intrigues sous-jacentes qui semblent n’avoir aucun lien entre elles. D’un côté, Scarpetta autopsie un condamné à mort dont l’identité va être mise en doute. De l’autre elle enquête sur le meurtre gratuit d’un jeune enfant. Enfin, une médium est retrouvée morte dans sa voiture dans ce qu’il semble être un suicide, mais qui s’avèrera au final un meurtre. Qui plus est, cette personne tentait désespérément  de contacter Scarpetta, la liant irrémédiablement à l’enquête.

Si jusque là le chemin emprunté par Cornwell tient la route, elle va pourtant se décider à rajouter des ingrédients déjà vu et revu auparavant, qui alourdissent le récit dans une éternelle tentative de transformer son héroïne en perpétuelle victime. Ainsi son ordinateur est à nouveau piraté (ce qui permet aussi de réintroduire Lucy, la nièce de Kay), un de ses collaborateurs la déteste au point de la piéger, et les journalistes se jettent sur elle. Au milieu de cet imbroglio, on assiste aux états d’âme de l’héroïne, qui surgissent de façon assez impromptue. C’est ainsi qu’on apprend la mort de son amant Mark au détour d’une phrase, lancé maladroitement. Mais le point le plus faible du récit reste sans conteste les dialogues personnels entre les personnages. Lourds, inutiles et malhabiles, ces échanges rendent les personnages antipathiques, énervants et rendent l’histoire inintéressante. Ecrits de façon bancale, on assiste à des cris, des pleurs, des phrases qui sautent du coq à l’âne et qui affaiblissent grandement le côté psychologique que tente d’amener Cornwell dans son récit.

Quant à la fin, l’histoire tire un peu vers le n’importe quoi. Entre les problèmes de Scarpetta résolus comme par magie (dans un passage encore une fois inutile) et la révélation sur les affaires, la vraisemblance n’est pas vraiment au rendez-vous.

Malgré son écriture simple, son souci du réalisme dans les détails techniques (que l’on ne retrouve pas, hélas, chez ses personnages) et de bonnes idées de départ, Cornwell s’embourbe dans l’évolution de son intrigue. Mais l’intérêt d’Une Peine d’Exception réside dans l’apparition d’un tueur machiavélique, personnage énigmatique et charismatique qui reviendra par la suite.  Cela promet-il une meilleure lecture ? A voir.

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