Zombi

Auteur: Joyce Carol Oates

Titre original: Zombie

Edition: Ecco

Genre: Thriller, Psychologie

Date de parution: 2009 (première parution: 1995)


Résumé: Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère – qui l'adore – mais ni l'un ni l'autre ne croient une seconde à l'accusation d'agression sexuelle sur un mineur dont il est l'objet. Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargé de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter. Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit. Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l'auteur a pu trouver les mots pour l'écrire.



Zombi est un roman perturbant qui nous plonge dans les méandres de la folie d’un tueur, au gré de ses pensées et actes. L’histoire est originale et attirante au premier abord puisqu’on suit ce meurtrier qui nous raconte sa vie à un certain moment de celle-ci. On découvre donc comment il « fonctionne » ; ses pensées, ses envies, sa chasse aux victimes. On entre dans la psychologie du personnage et ce changement de perspective peut paraître rafraîchissant sur le coup. Cependant l’écriture et la manière dont l’histoire est racontée cassent une possible dynamique et ce dès le départ. Le récit compact, peu aéré, qui alterne entre phrases à rallonges ponctuée de « & » à tout va et phrases plus courtes empêche de se plonger complètement dans l’histoire. On essaie à chaque instant de comprendre correctement le sens des phrases parfois décousue, au même titre que les pensées du tueur. Outre cette déconstruction de phrases, l’auteure s’amuse en jouant sur le « je » et « il ». En effet, le personnage principal, qui se nomme lui-même Q, alterne entre ces deux pronoms comme pour accentuer à certains moments sa propre importance.

Le manque de repère temporel n’aide pas non plus la lecture. Tantôt souvenirs, tantôt présent, le récit se perd dans les méandres des pensées de Q pour finalement se concentrer sur une seule victime. Q dévoile alors sa rencontre, ses préparatifs et son passage à l’acte. Le tout est très froid : au même titre que le personnage principal dénué de moral mais surtout de ressentis émotionnels le récit est inexpressif. Ce procédé dégage néanmoins un sentiment de malaise et de révulsion envers Q dont les motivations restent difficiles à appréhender. Contrairement à d’autres tueurs qui peuvent paraître plus charismatiques, Q reste une lettre de l’alphabet sans charme aucun et à l’orgueil surdimensionné.

Si Oates nous dépeint bien la folie du tueur, inconnu dans la masse commune que l’on ne suspecterait pas, l’écriture et le personnage principal ne convainquent guère, tout comme l’épilogue qui reste peu crédible. 






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