Slice of Life, Tome 1


Auteur
: Satsuki Yoshino 

Type: Shonen

Genre: Tranche-de-vie

Editions: Ki-oon

Publication: En cours (1 tome)


Résumé: Naruhiko vivote depuis dix ans de sa plume de mangaka. Ses récits remplis de dragons et de magie lui ont permis de se faire une place dans les pages des magazines, sans lui assurer un revenu suffisant pour quitter sa petite île natale... Il vit donc dans la maison de sa grand-mère, entouré des bons soins de sa mère et de Toshihito, son assistant dévoué.

 Alors que sa dernière série vient encore d'être interrompue par manque de succès, il se lance sans conviction dans une histoire tirée de son environnement immédiat : les aventures quotidiennes de quatre garçons nés sur une petite île et liés par une amitié indéfectible. Pour Naruhiko, impensable que cette campagne ennuyeuse où tout le monde se connaît intéresse qui que ce soit ! Et pourtant...





    Slice of Life est un titre que j’avais vu passer sur les réseaux sociaux mais sur lequel je ne m’étais pas plus penchée que ça. C’est en le croisant en magasin que j’ai finalement craquée, la couverture (que je trouve plutôt sobre) ainsi que le fait que ce soit édité par Ki-oon ayant suffi à me décider. 
 J’ai fini par lire le résumé une fois arrivée chez moi et, pour une fois, j’ai regretté de l’avoir fait. Non pas parce que je l’ai trouvé décevant, mais bien parce que j’ai eu l’impression d’être spoilée. A mon tour donc de vous révéler un peu certaines choses pour vous expliquer ce sentiment. 


    On débute l’histoire de manière légère, avec quatre jeunes écoliers qui disent au revoir à leur institutrice. On les retrouve quelques années plus tard, au lycée et s’ensuit alors une succession de planches retraçant leur vie autour d’un mystère : pourquoi leur ancienne institutrice n’a-t-elle pas répondu aux dernières lettres de l’un des quatre avec qui elle correspondait depuis son départ ? Petite énigme mignonne, que nous résolvons rapidement en tant que lecteur mais qui pose soucis aux amis. Dès les premières cases, on est touché par ces amis, si différents mais si proches, qui dégagent un sentiment de sincérité et de tranquillité. Ce qui est également intéressant ici, c’est de suivre leur quotidien sur une petite île. Une certaine profondeur est présente, alliée à une retranscription de la réalité qui nous fait embarquer tout de suite sur l’île. 

    Et puis au bout d’un tiers, l’histoire s’arrête pour que commence le vrai récit du manga. En effet, les quatre amis ne sont que les personnages inventés par le mangaka Naruhiko, et l’histoire se focalise désormais sur lui. Et c’est là le vrai tour de force de ce premier tome avec cette mise en abîme. Mais c’est également là où je me suis sentie flouée en lisant le résumé : je savais que l’histoire n’allait pas parler de ces quatre jeunes mais bien de celui qui les a créés, donc je m’attendais d’avance à ce retournement de situation. Et j’aurais préféré le découvrir par hasard plutôt qu’avant car c’est tout simplement ingénieux et très bien mené. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai poursuivi ma lecture avec un immense plaisir tant le récit est beau et prenant. 



 Naruhiko est donc un mangaka qui malgré quelques publications n’a jamais réussi à devenir célèbre. Il vit toujours sur son île natale qu’il n’a jamais quittée et pour la première fois, il s’essaye à un autre genre, lui qui ne jure que par des histoires de fantasy. On s’aperçoit alors que son premier speech est assez symbolique puisqu’il parle bien de ce qui marche dans l’industrie du manga : combats, pouvoirs magiques, monstres, quête du héros. Il nous décrit parfaitement les histoires de shonen qui partagent toutes ces mêmes caractéristiques et qui ont l’air d’être la lance de fer des éditeurs. Comment ne pas penser à ces licences mises quasiment en avant quand on parle manga ? Même les néophytes connaissent un ou deux titres qui sont, bien évidemment, des shonen. 
     On sent ici sa volonté de se fondre dans un moule, de penser que seule une recette peut attirer le public. Il ne comprend d’ailleurs pas comment ce qu’il vient d’écrire pourrait plaire. Pourtant, à sa grande surprise, sa propre éditrice lui demande d’écrire un manga tranche de vie, qui parlerait d’adolescents sur une île. 
On constate ici une évolution des mentalités dans la publication, que l’on retrouve dans nos propres libraires : on s’est enfin aperçu que les gens peuvent chercher autre chose dans la lecture. Lire n’est donc plus synonyme d’un monde de fiction sans lien avec la réalité. Bien au contraire, cette dernière peut être un point d’accroche important. Cette manière d’aborder l’industrie est intéressante, et se fait de manière tout à fait naturelle. 

    La deuxième partie du manga nous plonge, quant à elle, dans l’écriture d’un tranche-de-vie. On découvre Naruhiko dans ses recherches, accompagné par son assistant Toshi à la mine joviale mais qui n’hésite pas à dire le fond de sa pensée. Les scènes restent simples et douces, avec une fraîcheur qui se dégage des pages. On en découvre plus sur le mangaka et sa jeunesse, son envie de faire ce métier, les difficultés pour y parvenir. Mais le tout n’est pas négatif ni fatalise, c’est un simple constat qui nous permet de mieux cerner notre héros. Et tout comme Naruhiko s’est lancé embarqué par son éditrice et son assistant, nous le sommes tout autant à la lecture de ce premier tome qui nous donne simplement envie de découvrir la suite de cette aventure.

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