Des Visages et des Morts

Auteur: Mickaël Koudero

Edition: Editions de Mortagne

Genre: Thriller

Date de parution: 2018


Résumé: Le froid de novembre.
La neige et l'horreur.
En France, à Lyon, un homme est assassiné dans une église. Son dos a été tailladé, sa langue, coupée. A sept cents kilomètres de distance, sa fiancée est retrouvée pendue à un arbre. Un meurtre maquillé en suicide.
Très vite, le sang se répand jusqu'en Belgique. Dans un asile abandonné, on découvre le cadavre d'une femme entièrement nue, le visage arraché. Une folie sans nom.
Les meurtres s'enchaînent, et tous portent la signature d'un tueur en série libéré un an plus tôt, le Borgne. L'homme aurait-il repris du service ? Difficile à croire vu son âge avancé et son état de santé.
Non, la réalité est bien plus noire.
Laura, Milan et Adami, des policiers venus de tout horizon, vont rapidement le comprendre. « Nous ne sommes pas face à un tueur en série, mais à une série de tueurs. » Et ceux-ci se sont réunis en force, décidés à marquer les mémoires de leurs crimes pour entrer dans la postérité.




Dans le cadre d’une opération Masse Critique privilège de Babelio, j’ai reçu ce roman qui m’a tout de suite intriguée par son titre, sa phrase d’accroche et sa couverture. C’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongée dans sa lecture. Avec ce roman, Mickaël Koudero tente de s’inscrire dans la lignée des grands noms du thriller français, et malgré quelques points négatifs cet auteur a tous les critères pour y réussir.

On débute le récit dans le vif du sujet avec un premier meurtre violent qui est le préambule d’une quête haletante dont le dénouement ne tombe pas dans une facilité parfois trop certaine dans ce genre littéraire. Cette mort n’est qu’un premier pas vers l’abyssale profondeur de la nature humaine qui dévoile, au fur et à mesure de la lecture, une noirceur qui n’est malheureusement plus à démontrer. 

Cette introduction permet de poser les bases de la suite mais aussi d’introduire les personnages : la capitaine Laura Esposito qui enquête sur la victime, et Milan Dacourt, meilleur ami de la victime qui va tout faire pour découvrir la vérité. Ce duo, assez commun au final, se lance dans une enquête qui va les emmener jusqu’en Belgique à la rencontre du commissaire Adami. Ce dernier voit les démons de son passé ressurgir avec une nouvelle vague de meurtres qui reprennent ceux du Borgne, tueur tristement célèbre, pourtant trop vieux aujourd’hui pour être le coupable. Le trio est emporté dans un tourbillon sanguinaire où le passé rattrape le présent, où les crimes du Borgne semblent glorifiés. Pourquoi ? Et surtout quel est le lien entre ces actes et la première victime, Sébastien ?

La vérité surgit petit à petit, terrible de par sa nature et de par ce qu’elle signifie. Car derrière cette histoire, Koudero n’hésite pas à faire une petite critique de notre société qui encense l’individualisme, la célébrité au détriment des gens. Pour exister il faut être connu à tout prix et quoi de plus simple que d’être inscrit dans la postérité pour des actes infâmes ? Car c’est cela que recherchent ces tueurs dépourvus à jamais d’humanité : être reconnu, qu’on parle d’eux. L’auteur touche ici un point essentiel : on se souvient des bourreaux, mais non des victimes. Il suffit de suivre l’actualité pour se rendre malheureusement compte qu’il a raison.

Des questions se posent alors : quelle responsabilité peut-on incomber à la société face à des actes aussi terribles ? Pourrait-on les en empêcher ? Ne faut-il pas déjà avoir une part de ténèbres en soi pour franchir le cap et ôter la vie à un autre être humain ?

Le roman ne propose pas de réponses puisqu’il se contente de nous présenter une histoire bien ficelée et prenante. Mais le fait qu’il nous fasse réfléchir par-delà la lecture montre un souci de réalisme et de profondeur qu’a su mettre l’auteur.

Le récit dans son ensemble est bien construit, et l’écriture est très visuelle dans le style cinématographique. L’auteur ne se perd pas en descriptions superflues, il va à l’essentiel sans tomber dans le gore, ce qui peut décevoir quelque peu les habitués du genre. La tension ne quitte pas les pages, on sent une sorte d’urgence qui prend de l’ampleur tandis que nous approchons de la fin. On note quand même une trame ordinaire qui laisse peu de place à une nouveauté : on devine beaucoup d’éléments, même si la fin reste une bonne surprise.

Du côté des personnages, ces derniers restent banals dans leur caractère, clichés, ce qui est un peu dommage. Entre le flic beau gosse, célibataire qui est excellent dans son métier, la flic déchirée entre son enfant et son travail, et le plus vieux tourmenté par son passé, l’originalité se fait attendre. On a du mal à s’attacher à eux.

Cette lecture n’en est pas moins une bonne découverte qui aura été captivante du début à la fin. Koudero maîtrise les codes du genre, il lui reste à développer son propre style.
Je remercie en tout cas l’équipe de Babelio et les éditions Mortagne pour l’envoi du roman.





Commentaires

  1. Dit comme ça, cela me fait penser à du Thilliez, (sauf que chez Thilliez les personnages ne sont pas communs et sont attachants, surtout Sharko).
    Mais hop, je l'ajoute à ma WL !
    Merci pour ton avis :)

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    Réponses
    1. De rien :)
      Je trouve qu'il peut encore travailler les personnages: ils ne sont pas détestables mais perso je ne me suis pas attachée à eux. Je pense que c'est un auteur à surveiller^^
      Merci pour ton passage.

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