L'écume des jours


Auteur: Boris Vian

Editions: Gallimard

Genre: Romance

Date de publication: 1947

Résumé: L'Ecume des jours : ce titre léger et lumineux annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette oeuvre d'une modernité insolente, l'une des plus célèbres du Xxe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir. Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des noirs américains...



Ces derniers temps je suis prise par l’envie de relire mes « vieux » livres présent dans ma bibliothèque, histoire de me remémorer un peu les histoires devenues floues. C’est ainsi que je suis retombée sur cette œuvre classique de Boris Vian, que j’avais étudiée au collège. Pour être honnête, je n’en avais gardé qu’un souvenir d’ennui. Voilà donc pourquoi j’ai décidé de le relire, histoire de mieux comprendre l’œuvre, mais surtout pour la redécouvrir avec des yeux nouveaux. C’est ainsi que je me suis lancée à corps perdu dans la lecture et j’ai enfin pu apprécier à sa juste valeur la poésie de Vian.


Vian nous plonge à sa manière dans un monde qui semble proche du notre, mais qui en même temps est complètement à l’opposé de notre réalité. Dans cet univers décalé où la poésie prend le pas sur les choses et les gens, on découvre Colin, un jeune homme riche qui apparaît assez vite comme étant gentil mais niais. Loin du héros de roman classique, Colin ressemble plutôt à un stéréotype de second qui n’a pas beaucoup voire aucune qualité. Il n’a pratiquement aucune activité, à part celle de parler cuisine avec son cuisinier, de faire du patin, d’écouter du jazz, de manger et de dormir. Le travail est un concept qui lui fait horreur, et il est presque toujours assisté dans ses gestes ou actions. Malgré ce portrait qui paraît assez creux, Colin reste bel et bien le héros de cette littérature romantique.

A ses côtés évolue Chick, un homme de condition moyenne, qui au contraire de Colin doit travailler pour subvenir à ses besoins. C’est un personnage qui semble sympathique au premier abord, plus que le héros, mais il se révèle n’être qu’un profiteur pour qui seule sa passion de Jean-Sol Partre compte. C’est lors d’une conférence de ce grand philosophe qu’il va faire la connaissance d’Alise, une charmante jeune fille qui n’hésite pas à quitter son domicile pour vivre avec son amour.

Grâce à ses amis, Colin va faire la connaissance de Chloé, et c’est l’amour fou entre les deux protagonistes. Ils se retrouvent tous les deux dans leur côté niais et fainéant. Alors que tout commençait pour le mieux dans un monde où les souris sont amis avec les gens, où les poissons nages dans les conduits d’eau et se retrouvent dans les lavabos, où jouer du piano peut vous donner un cocktail, où la chaleur humaine fait pousser des fusils, où les maisons peuvent rétrécir etc. Vian nous raconte un drame qui va prendre des proportions importantes, sans s’éloigner de cette magie poétique. On est captivé par cette histoire, pourtant il est difficile de se sentir proches des personnages principaux, tant ils semblent creux ou détestable. Malgré leur côté négatif, on espère que tout va s’arranger.

L’histoire met du temps à évoluer, Vian s’amuse à installer le contexte petit à petit, mais quand tout bascule, ce n’est pas en demi-teinte. Le rythme finit par s’accélérer, et quand les changements surviennent aux personnages, c’est également leur environnement qui en pâtit.

Cette relecture a été une magnifique redécouverte. La poésie est un magnifique outil pour décrire drame ou évènement heureux, mais l’impact n’en est pas atténué pour autant.
Rempli de métaphores, de symboles, ponctué par une rythmique de métronome et un lyrisme éperdu, ce roman nous entraîne dans une multitude de thématiques qui ne laissent aucunement indifférent. Qu'on aime ou pas, cette oeuvre marque par son originalité et son côté rêveur qui parvient à nous faire quitter notre quotidien.


C’est une œuvre à lire absolument une fois dans sa vie.  

Commentaires

  1. Une belle initiative, car nous avons tous des livres que l'on ne touche plus et qui mérite d'être lus et relus.

    De "L'Ecume des Jours", je me souviens surtout de la profonde élaboration rythmique de l'oeuvre dans son ensemble, comme si les éléments naturels avaient pour fonction un genre de métronome pour Vian et son lyrisme éperdu.

    Son choix des lieux évoque doublement l'imagination, ce sont des lieux que l'auteur lui-même ne connaît pas. Et puis je me souviens également de la musicalité jazzy du roman. Et de ses innombrables thématiques, une oeuvre qui parle de la mort, de l'amour, des paysages précis, du star-system, de l'opposition entre rêve et réalité, du réel et de l'irréel, de l'intolérance...

    Tant mieux que ta redécouverte fut positive, car c'est une oeuvre majeure de la littérature, il me semble...

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