Le Roi se Meurt
Auteur: Eugène Ionesco
Edition: Folio
Genre: Théâtre
Date de parution: 1973
Résumé: Pour expliquer le succès du Roi se meurt, on a dit que c'est
un classique. Il montre l'homme ramené à sa condition fondamentale. Donc à
l'angoisse devant la mort. Cet homme qui parle avec les accents du roi Lear est
néanmoins notre contemporain. Il est tellement notre contemporain que son
histoire - une existence qui a oublié ses limites - reflète exactement la
célèbre « crise de la mort » qui secoue l'Europe de l'après-guerre. Le Roi se
meurt n'est pourtant pas une pièce triste. D'abord, parce que l'humour n'y est
pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour
sortir de la crise. C'est également cela, une grande oeuvre classique une leçon
de dignité devant le destin.
Cela faisait longtemps que je
n’avais pas lu de pièces de théâtre, et il était temps d’y remédier. C’est dans
le cadre du challenge ABC 2014 que j’ai choisi de découvrir pour la première
fois Ionesco et son théâtre de l’absurde avec Le roi se meurt.
Entre tragédie, comédie et
burlesque, nous découvrons la fin d’un roi qui n’a plus qu’une heure à vivre.
Ionesco aborde ici un thème important, la mort, et le décortique à sa manière
en nous présentant les différentes étapes que nous traversons face à notre fin,
du refus en passant par le déni pour arriver à l’acceptation de l’inéluctable.
Ionesco parvient à rendre ses différentes émotions à travers des dialogues
efficaces et un échange absurde entre le roi Bérenger et les cinq personnages
qui gravitent autour de lui. Plus que des seconds rôles, ces derniers
représentent la raison, la morale et l’amour qui luttent chacun pour s’imposer.
L’opposition entre les protagonistes est bien amenée et reste particulièrement visible
entre les deux femmes de Bérenger. Marie et Marguerite s’affrontent tout au
long de la pièce, démontrant par là-même que la raison et l’amour sont en
constant conflit dans une pareille situation. Alors que l’amour amène confiance
et espoir et ainsi le déni du futur, la raison permet d’accepter la vérité,
aussi dure fût-elle.
Si la pièce est très courte et ne
comporte qu’un seul acte, elle n’en reste pas moins intéressante et profonde par la manière avec laquelle nous somme
entraînés dans cet instant fatidique. On se surprend à réfléchir sur notre rôle
sur Terre et à notre mort prochaine. Le constat reste amer puisque nous
revenons à l’idée que l’amour n’est pas le plus fort, que le temps passe
inexorablement et que nous n’avons et n’auront jamais prise sur lui. Ionesco
prouve que l’absurde n’est pas qu’un genre vide de sens mais bien un moyen
différent d’aborder des sujets divers.
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