Echo

Auteur: Ingrid Desjours

Edition: Pocket

Genre: Thriller 

Date de parution: 2015

Résumé: Le star-system est en deuil depuis que les frères Vaillant, présentateurs adulés de l'émission du moment, ont été sauvagement assassinés. Appelée en renfort auprès du commandant Vivier, l'experte en sexo-criminologie Garance Hermosa établit vite que le crime, obéissant à un obscur rituel, est l'œuvre d'un esprit particulièrement sadique et torturé. Mais dans cet univers de strass et de paillettes où les volontés de nuire sont légion, tous ceux que croisent le policier et sa collaboratrice ont une personnalité assez perverse pour être suspects. Afin de démasquer le meurtrier, la jeune profiler à la vie chaotique devra s'en faire le miroir. Au risque d'épouser sa folie et de plonger au cœur du mal...




Voulant avancer quelque peu mon bonus 1 dans le cadre du challenge ABC Policier-Thriller, j’ai lu un roman répondant à la consigne de juillet : lire un roman d’un auteur français. Je voulais également une lecture un peu plus courte que mes précédentes et j’ai donc porté mon dévolu sur Echo de Ingrid Desjours qui attendait sagement dans ma PAL depuis au moins un an, voire deux.

Comme la majorité de ses concitoyens, ce thriller ne fait pas abstraction de violence ; bien au contraire puisque tout le récit est basé sur celle-ci tant physique que psychologique. Face à un meurtre glauque qui renvoie au mythe de Narcisse nous avons une psychologue qui tente de connaître les victimes. En effet, tout comme le disait mon cher Hercule Poirot, afin de découvrir le meurtrier il faut d’abord apprendre à discerner la psychologie de la victime, ce qui entraîne par là-même la déduction du mobile… qui amène au tueur. Elémentaire mon cher Watson !

Cependant notre héroïne Garance a affaire à deux victimes bien particulières : des jumeaux qui n’avaient aucun ami mais beaucoup d’ennemis. De par leur travail et leur ascension fulgurante dans le monde du show-biz, les deux frères étaient parvenus à une célébrité éclatante qu’ils devaient surtout à leurs comportement immondes et irrespectueux dans leur émission. Dans cette dernière ils recevaient des célébrités qu’ils s’amusaient à démolir afin de satisfaire la morne curiosité des spectateurs. Ce côté-ci du récit emprunte malheureusement à notre propre réalité, nous rappelant ces quelques émissions subversives qui se nourrissent du plus pourri de l’être humain. Découvrir dans ce contexte le tueur semble être mission difficile, mais le professionnalisme de Garance l’aide à appréhender la psychologie des deux frères.

Le récit évolue dans un monde de faux-semblant où chacun ment afin d’apparaître sous son plus beau jour ou tout simplement pour être conforme aux attentes et diktats de la société. Même l’héroïne n’est pas épargnée et nous présente un portrait peu avenant. Je n’ai pour ma part ressenti aucun attachement à elle : son comportement désinvolte (certes très calculé), ses réflexions diverses me l’ont rendu très antipathique.  Elle n’est au fond qu’une autre victime de la société (et d’un autre traumatisme semble-t-il) mais même en sachant cela je n’ai pu la trouver sympathique. Il en va de même pour chacun des personnages : ils se comportent suivant une ligne de conduite tout à faire cohérente mais qui reste toujours plus du côté du détestable. Ce manque d’attachement aux protagonistes ne remet pas en cause l’attrait pour le récit, bien au contraire puisque l’on peut dire que cela fait partie de son charme. On sent d’ailleurs la professionnelle derrière l’écriture : Desjours se sert de son expérience pour nous offrir un récit proche de la réalité. Nous arpentons grâce à elle la noirceur terrible et abjecte qui se cache en chacun de nous. Nous ne sommes pas plus épargnés que ses personnages, notamment avec ces passages tirés d’un journal intime qui dépeint des atrocités. On comprend alors que ce journal appartient au tueur, qui nous reste malgré tout anonyme et malgré les horreurs dépeintes il est difficile de le comprendre réellement. Cette alternance entre journal et récit actuel permet de garder une dynamique intéressante et de nous pousser à faire toutes les suppositions imaginables.

Au final, malgré des personnages que j’ai trouvé assez abjectes, le récit est bon puisqu’il nous amène dans la noirceur humaine du côté psychologique.




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