Le lien maléfique
Titre original: The Witching Hour
Traducteur: Annick Granger de Scriba
Editions: Pocket
Genre: Fantastique
Date de parution: 2012 (date originale: 1990)
Résumé: Sous le porche dune vieille
demeure à l'abandon de La Nouvelle-Orléans, une femme frêle et muette se
balance dans un rocking-chair : Deirdre Mayfair est devenue folle depuis qu'on
lui a retiré, à la naissance, sa fille Rowan pour l'envoyer vivre à San Francisco.
Et derrière la grille du jardin, un homme, Aaron Lighter, surveille
inlassablement Deirdre, comme d'autres avant lui, pendant des siècles, ont
secrètement surveillé la famille Mayfair. Car ils savent que, de génération en
génération, les femmes du clan se transmettent leurs maléfiques pouvoirs et que
la terrifiante et fabuleuse histoire de cette lignée de sorcières ne fait que
commencer...
Pour ma
première incursion dans le monde d'Anne Rice, on m'a conseillé la saga des
sorcières Mayfair. Premier livre de la trilogie, Le Lien Maléfique m’a fait
découvrir une auteure de talent mais l’histoire ne m’a pourtant guère emballée
et je suis ressortie de ma lecture avec un sentiment mitigé.
Le résumé est
prometteur et l’histoire en elle-même reste intéressante dans son idée
générale. Rice nous entraîne à la suite d’une famille de sorcières en laissant
de côté chaudrons, balais et formules magiques, rendant le tout attrayant. Mais
le problème de ce roman est qu’il est bien trop long. En effet, en plus de
conter l’histoire de l’héroïne, Rowan Mayfair, le roman est scindé en deux avec
le récit de l’histoire familiale, partant de la première sorcière en Ecosse
jusqu’aux membres actuels. Si l’on comprend que connaître le passé est
important pour la suite, il n’empêche que l’on est noyé dans des passages
parfois peu attrayant ainsi que dans le flot des personnages incessant au point
de se demander qui est qui. La lecture devient quelquefois difficile à
continuer mais la plume d’Anne Rice, légère et malgré tout entraînante nous
pousse à poursuivre : notre curiosité est soulevée au détriment de
nombreux points dérangeants grâce notamment à l’histoire atypique de cette
famille. On veut connaître la suite, découvrir qui est ce Lasher qui hante
certaines femmes de la famille Mayfair.
Du côté des
personnages, trop nombreux à apparaître ou simplement à être nommés, il est
difficile de s’attacher réellement à eux. A part deux ou trois exceptions le
côté particulier des membres de la famille fait qu’ils apparaissent trop
éloignés, voire antipathiques pour certains, comme c’est le cas avec Rowan.
Cette dernière possède un caractère des plus horripilants ; elle est
autoritaire, capricieuse, hautaine et imbue de sa personne, ce qui la rend
détestable et empêche de ressentir un quelconque attachement pour elle. Il en
va de même pour Michael, autre personnage principal. S’il est différent de sa
femme, sa gentillesse a plus tendance à le rendre niais. De plus, il ne semble
pas avoir de réel caractère puisqu’il est complètement soumis aux caprices de
Rowan, ayant plus tendance à ne pas agir.
Au final l’histoire possède un
vrai potentiel qui n’est pas aussi bien exploité qu’il aurait pu l’être. Les
longueurs dont souffre le récit cassent le rythme, nous empêchant d’être
totalement embarqués dans l’histoire. Entre des passages inutiles comme l’introduction
qui aurait très bien pu être supprimée, des moments longs et cet amour démesuré
pour la maison qui est plus ennuyant qu’autre chose, on se sent à plusieurs reprises
déconnecté de l’histoire. Il est également dommage de voir que tout devient
prévisible une fois l’histoire des Mayfair découverte, mais Rice semble avoir
quelques surprises sous le coude.
L'histoire a donc un gros
potentiel, mais qui se perd dans des défauts qui sont assez embêtants. Je
lirais bien sûr la suite, ma curiosité étant piquée, mais avec moins
d'empressement que lorsque j'ai débuté cette lecture-ci.
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