Mémoires mortes
Auteur: Patricia Cornwell
Titre original: Body Of Evidence
Traducteur: Gilles Berton
Edition: Le Masque
Genre: Policier, Thriller
Date de parution: 1991
Résumé: Beryl Madison, romancière à
succès, a fui l'homme qui la harcèle depuis des mois pour se terrer à Key West.
Le manque d'argent la contraint à rentrer à Richmond, le temps qui lui est
nécessaire pour vendre sa maison. Juste assez de temps pour ouvrir sa porte,
juste assez de temps pour se faire violer et égorger.
Kay Scarpetta est perturbée : des
témoignages incohérents, des rencontres déplaisantes troublent ses recherches.
Au fond, elle le sait, ni son ancien amant, qui resurgit sous un bien piètre
prétexte, ni cet homme de main qu'elle surprend fouillant dans les bureaux de
la morgue ne la mettront sur la bonne piste. En revanche, cette multitude de
fibres étranges qu'elle découvre sur le corps ensanglanté de Beryl est
cruciale. Des fibres si inhabituelles qu'elle aura du mal à percer leur
mystère, mais Kay Scarpetta s'emploie à les faire parler.
Second volet de la saga Scarpetta de
Patricia Cornwell, le roman policier Mémoires Mortes nous présente cette
fois-ci le meurtre sordide et brutal d’une jeune écrivaine, Beryl Madison.
Harcelée depuis des mois, la jeune femme s’était enfuie à Key West, en Floride,
d’où elle écrivait des lettres dans lesquelles elle racontait sa terreur d’être
retrouvée par son harceleur. C’est d’ailleurs par une de ses lettres que débute
le roman, jouant ainsi sur le « Je » d’ordinaire spécifique à Scarpetta,
mettant quelque peu le doute au lecteur sur l’identité de l’auteur de la
lettre. Mais ce doute est bien vite effacé et on retrouve le médecin légiste
qui enquête sur la mort de la jeune, affublée du lieutenant Pete Marino.
Comme pour Postmortem, l’intrigue est bien
pensée et on est plongé directement dans l’ambiance thriller, à la suite d’un
tueur invisible et cruel. De plus, Cornwell ajoute une énigme qui fait
redoubler l’intérêt du lecteur pour l’enquête : Beryl qui avait peur pour sa
vie, semble avoir délibérément fait entrer son tueur chez elle, pourquoi ? Cela
implique-t-il qu’elle connaissait la personne ? C’est l’explication qui semble
la plus logique, et telle est la direction que prend tout d’abord l’enquête.
Pourtant, malgré une bonne idée de départ, on retrouve les faiblesses du
premier roman. Ainsi les longueurs et les fausses pistes sont de retour, même
si la plus invraisemblable se révèle n’être pas si loufoque que ça. Les termes
techniques peuvent déranger certains, même s’ils reflètent la réalité. Le
développement de l’histoire semble être à deux vitesses, pris entre l’enquête
qui stagne en toute logique, et des intrigues secondaires qui envoient sur des
pistes qui finissent par se révéler fausses. Mais ces faiblesses de narration
sont moins présentes que pour Postmortem et on sent que l’auteur prend de
l’assurance dans son écriture, toujours aussi fluide et simple.
Par ailleurs, le personnage de Kay
Scarpetta prend un peu plus de profondeur, avec des révélations sur son passé,
l’encrant comme un être à part entière et non seulement un médecin légiste. La
part psychologique est ainsi plus développée, se focalisant souvent sur les
émotions à vifs de Scarpetta, notamment sur ses sentiments envers un ancien
amant qui a refait surface. Certains trouveront leur bonheur avec cette partie
psychologique, ce qui n’est hélas pas mon cas. Les passages incluant ce Mark ou
la simple pensée de cet amant sont lassant, inutiles et prolongent futilement
une histoire qui, à mon sens n’a pas besoin de plus de diversions. De plus, les
réactions de Kay souvent trop impulsives, trop dans la colère me rendent ce
personnage antipathique et difficile à suivre, mais ceci reste une impression
personnelle et donc subjective. Par contre, on notera qu’à part le fait que
Marino et Kay soient devenus amis, à contrario du premier volet, le lieutenant
n’en reste pas moins stéréotypé sans grande avancée dans son personnage.
L’auteur nous offre un final intéressant,
mais qui hélas est encore une fois trop précipité et quelque peu bâclé. On aura
fort heureusement quelques explications sur les motivations du tueur,
acceptables, mais pas assez poussée selon moi.
Avec Mémoires Mortes, Patricia Cornwell
renforce son style, qui oscille entre psychologique et thriller, prenant plus
confiance dans son écriture. Malgré quelques points négatifs, l’histoire est
prenante (on notera en particulier la nature des meurtres) mais il semble qu’un
schéma narratif se profile, qui pourrait soit renforcer l’écriture de l’auteur,
soit rendre les différents romans trop ressemblant les uns des autres et rendre
ainsi la lecture ennuyeuse. A voir avec le troisième livre.
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