Percy Jackson: le voleur de foudre
Auteur: Rick Riordan
Titre Original: The Lightning Thief
Traducteur: Mona de Pracontal
Editions: Albin Michel
Genre: Fantaisy urbaine
Date de parution: 26 décembre 2005
Résumé: Être un demi-dieu, ça peut être
mortel...
Attaqué par sa prof de maths qui est en
fait un monstre mythologique, injustement renvoyé de son collège et poursuivi
par un minotaure enragé, Percy Jackson se retrouve en plus accusé d'avoir
dérobé l'éclair de Zeus!
Pour rester en vie, s'innocenter et découvrir
l'identité du dieu qui l'a engendré, il devra accomplir sa quête au prix de
mille dangers.
Au vu des articles sur le blog, il n’est
pas compliqué de comprendre que je suis fan des genres
policier/thriller/horreur. Mais il est bon parfois de savoir se diversifier et
de changer quelque peu d’horizon. Me voilà donc plongée dans la lecture de la
saga Percy Jackson, dont le second film sort prochainement au cinéma.
Le premier tome, intitulé Percy Jackson et
le Voleur de Foudre, fait très bien son rôle de livre introducteur en
présentant l'univers et les personnages. On suit les pas de Percy, jeune
adolescent de 12 ans à la vie un peu compliquée puisqu’il en est à son 7ème
établissement scolaire, s’étant fait virer des six précédents. Dyslexique, présentant
des troubles de l’attention avec hyperactivité, il réussit toujours à se mettre
dans de beaux draps. Mais pour la première fois de sa vie, il se retrouve avec
un ami, Grover et il a bien l’intention de rester dans sa nouvelle école. Mais
tout est chamboulé quand il apprend par un hasard cauchemardesque qu’il est le
fils du dieu de la mer Poséidon. Il découvre alors une vérité insoupçonnée :
les dieux grecs sont bel et bien réels et vivent aux Etats-Unis. Ainsi débutent
les aventures de ce demi-dieu, qui, accompagné de ces nouveaux amis, va devoir
empêcher une guerre d’éclater.
L’intrigue est alléchante, elle attise la
curiosité du lecteur par le simple fait qu’elle reprend la mythologie grecque.
Il est rare de voir transposés ces récits classiques de nos jours, et Rick
Riordan y parvient très bien. Il reprend les mythes des dieux, les créatures et
réussi à expliquer de manière assez satisfaisante la présence de ces êtres aux
Etats-Unis ainsi que la raison qui fait que les humains ne puissent pas les voir.
L’auteur réussi un lourd travail de transposition tout en gardant les
caractéristiques de ces protagonistes atypiques. On retiendra notamment les
descriptions des dieux, qui sont toujours aussi imparfaits : colériques,
prétentieux, belliqueux, haineux, égoïstes etc., ils n’ont presque pas changé.
Il en va de même pour les monstres, qui correspondent à leurs mythes. Mais qui
dit transposition dit contextualisation et certains aspects discréditent au
final quelques scènes et quelques personnages eux-mêmes.
Les héros sont quant à eux assez bien
présentés, et leurs personnalités sont bien dépeintes. Le personnage de Percy
est intéressant car les lecteurs de son âge peuvent facilement s’apparenter à
lui : des difficultés à s’intégrer, à l’école, une famille recomposée, on est
loin du héros à la vie parfaite. Il en va de même avec ses amis et compagnons,
qui sont tous différents. Pourtant, malgré une belle esquisse, les personnages
ne sont pas plus développés que ça et surfent à la limite du stéréotype. Cela s’explique
notamment par le fait que le livre se destine à un public jeune : il ne faut
donc pas s’attendre à y trouver de la psychologie, ce qui est quand même bien
dommage.
Si sur le fond l'intrigue est
intéressante, la forme reste trop classique et adolescente. Malgré une bonne
action, tout est prévisible à l'avance, encore plus quand on connaît les
mythes. Mais là où le bât blesse c'est cette énorme ressemblance avec Harry
Potter. Même si Percy Jackson a su créer son propre monde, les similitudes entre
les deux sagas sont plus que flagrantes et peuvent entacher la lecture de
certains lecteurs un minimum exigeants. On retrouve donc un héros en marge de
la société, qui découvre un nouvel univers. Il se fait deux amis : un garçon
parfois peureux et une fille très intelligente. Il y a bien sûr un gros
méchant, battu il y a longtemps, mais qui tente de se reformer pour revenir
détruire le monde tel qu’il est. Les ressemblances sont bien plus nombreuses et
sont le gros point négatif du livre, qui devient ainsi moins authentique.
Du côté de l'écriture, Riordan a choisi
d'écrire à la 1ère personne du singulier, donnant un côté actif et dynamique à
la lecture. On accroche tout de suite au personnage de Percy, grâce notamment à
l'humour et l'autodérision dont il fait preuve pour nous compter ses aventures.
On se sent en quelque sorte proche de lui. Cependant le fait d’écrire comme
parle un adolescent enlève du cachet à l’écriture. On se retrouve avec des
phrases très simples, sans effet dans les tournures employées. Cela permet une
lecture rapide mais reste enfantin. On notera également un manque majeur de
descriptions dans les ressentis des personnages, l’ambiance des lieux qui fait
qu’on n’entre pas totalement dans l’histoire.
Au final, Percy Jackson est un livre pour
ados assez sympathique, qui se laisse dévorer car l'histoire est prenante. Mais
on se rend compte que le tout n'est pas assez développé, qu'on reste parfois un
peu trop dans le simplisme et le superficiel alors que pourtant le potentiel
est là. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne passe pas un excellent moment, bien au
contraire.
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