La voix des ténèbres
Auteur: Dean R. Koontz
Titre Original: The Voice of the Night
Traducteur: Isabel Glasberg
Editions: Pocket
Genre: Horreur / Terreur
Date de parution: 1989
Résumé: Le pacte était scellé : ils
étaient « frères de sang ». Mais l'expression n'avait pas tout à fait la même
signification pour Colin et pour Roy. Pour Roy, tuer c'est l'« éclate ». Mieux
que les filles, mieux que le football, mieux que tout. Quoique encore
adolescent, il a déjà plusieurs crimes parfaits à son actif. Mais il se sent
seul. Il voudrait bien avoir un ami sûr avec qui partager sa passion. Colin
ferait l'affaire, Roy lui confie son secret. Mais il refuse tout d'abord de le
croire puis recule bêtement devant un meurtre pourtant sans risque. Qu'importe
: Roy est obstiné et tient en réserve un argument décisif...
Catalogué comme roman d’horreur, La Voix
des Ténèbres n’offre pourtant aucun frisson, aucune terreur mais bien une
certaine déception à la fin de la lecture, comme cela avait déjà été le cas
pour Fièvre de Glace du même auteur.
Malgré un résumé assez sympathique,
l’histoire ne décolle que rarement. Alors que Koontz dissémine quelques indices
qui tendraient à faire penser que le fantastique va apparaître, il finit par
rester parfaitement ancré dans le réel, préférant se focaliser sur une certaine
désillusion de la jeunesse à travers les personnages des deux héros. Colin et
Roy sont deux ados de 14 ans, à l’opposé total l’un de l’autre. Le premier a
une personnalité effacée, solitaire, qui suit plutôt que de mener ; l’autre a
un caractère fort, est manipulateur et surtout dérangé. Cependant quelque chose
les rapproche : c’est la solitude qui les entoure. L’un sans ami, l’autre ayant
choisi de rester seul, des parents absents pour les deux. Cela se traduit
notamment par l’utilisation des noms pour les parents, rarement qualifiés de «
papa » ou « maman », mais également par le fait que la mère de Colin soit vue
comme de la chair à baiser par Roy. La figure parentale telle qu’elle devrait
être n’existe plus, ce qui conduit inexorablement à des drames. Tout comme
Stephen King l’a déjà fait dans nombreux de ses romans, Koontz s’attarde sur le
passage de l’enfance à l’adulte, mais réussit moins bien que le maître de
l’horreur.
On retient bien évidemment le caractère
particulier de Roy, pour qui l’éclate est de tuer, voire pourquoi pas de
violer. Un esprit dérangé dans un corps de jeune garçon. Pourtant, cette folie
latente aurait pu donner quelque chose de bien plus terrible, mais l’auteur se
contente de surfer sur les dialogues, ne poussant pas assez la psychologie des
enfants. On se contente au final de suivre de manière trop linéaire les actes
de chacun, entrecoupés par de trop nombreux dialogues qui sont parfois amenés
de façon impromptue. Le récit en lui-même possède de nombreuses longueurs qui
alourdissent la lecture. De temps en temps apparait une pointe de suspense, qui
disparait rapidement. Quant à la fin, cette dernière est bâclée, totalement
prévisible.
La Voix de Ténèbres ne révèle finalement
aucune surprise et n’arrive pas réellement à porter le lecteur à sa suite.
Entre horreur inexistante et thriller psychologique raté, ce roman se contente
au final de reprendre le concept du gentil contre le méchant, version enfants.
Le résultat est assez moyen, et si le livre se lit rapidement et facilement, il
s’oublie tout aussi vite.
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