La poupée sanglante
Auteur: Gaston Leroux
Titre Original: /
Traducteur: /
Editions: Le Serpent à Plumes
Genre: Roman, Fantastique, policier
Date de Parution: 2007 (1923 à l'origine)
Résumé: Au moment où Leroux compose La
Poupée sanglante (1923), la France est encore sous le choc du procès d'Henri
Landru, qui sert de déclic à la genèse du roman. Mais se contenter d'un héros
devenu tueur en série par simple cupidité aurait été indigne de l'imagination
de Leroux. Il a donc fait du relieur Masson l'instrument d'un grand dessein qui
le dépasse: le mystère de la vie et de la mort. Leroux dépoussière les vieux
mythes de Dracula et Frankenstein, les débarrasse de leurs artifices gothiques
et les modernise grâce à un habillage scientifique. Benedict Masson ne
proclame-t-il pas: " De nos jours le vampirisme ne peut être que
scientifique...
Premier volet d'une histoire en deux
livres, La Poupée Sanglante présente un récit entre réalisme et surnaturel.
Reprenant ce qu’il sait faire le mieux, Gaston Leroux nous dépeint le tournant
étrange dans la vie d’un simple relieur de Paris, Bénédict Masson, tellement
laid qu’il en devient repoussant. Cette maigre description n’est pas sans
rappeler le thème du monstre, déjà vu dans Le Fantôme de l’Opéra auquel La
Poupée Sanglante emprunte son atmosphère fantastique et mystérieuse.
Si le fantastique tarde un peu à arriver,
le lecteur est plongé d’entrée de jeu dans le mystère qui entoure la famille
voisine de Masson. Par le biais de ce héros atypique, on découvre une situation
étrange, qui conduit à un drame qui n’en est, finalement, pas réellement un.
Christine, fille de ce voisin horloger, est fiancée à son cousin et
scientifique Jacques Cotentin. Pourtant elle voit un autre homme à la beauté
fulgurante, nommé Gabriel, et qui semble sortir d’un placard. Un soir, le
couple est surpris et l’horloger bat à mort le jeune homme. Du moins c’est qui
semble à Masson, qui pourtant revoit le garçon en bonne santé quelques jours
plus tard. Que s’est-il réellement passé ? La curiosité du lecteur est
soulevée, au même titre que celle de Masson. Mais Gaston Leroux ne s'arrête pas
là et n'hésite pas à faire entrer en scène deux autres intrigues, qui relèvent
l'une du policier, l'autre du fantastique. Entre la disparition de jeunes
femmes qui ont travaillé pour Masson et une marquise qui prétend que son mari
est un vampire, le quotidien du relieur bascule peu à peu.
En mélangeant différents genres, Leroux
offre une oeuvre singulière mais réussie car le suspense est toujours présent,
du début à la fin. Les personnages sont approfondis et chacun réagit selon ses
émotions mais également ses croyances. On assiste à travers le récit à une
dualité science/surnaturel, rationalité/croyance qui est très bien dépeinte à
travers les références dont s'inspire l'auteur: Dracula ou Pygmalion, mais
aussi à travers les personnages eux-mêmes : Jacques le scientifique, les
villageois superstitieux etc.
L'auteur joue également sur les genres
d'écriture, passant d'un journal intime et donc d'un point de vue interne à une
écriture journalistique et un point de vue général, auxquels s'entremêlent
quelques poèmes. Le tout donne un rendu particulier, passant des pensées, actes
et ressentis de Masson à un narrateur qui à travers son papier porte un
jugement sur le relieur. La lecture n’en reste pas moins plaisante et le
changement de point de vue donne une nouvelle dynamique à l’histoire qui reste
assez mystérieuse, même à la fin.
Il est donc temps de lire la suite, La
Machine à Assassiner.
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