L'île infernale
Type: Seinen
Genres: Action, Drame, Suspense, Thriller
Editions: Kumikko
Publication: Terminé => 3 tomes
Résumé: La peine de mort n’existe plus au Japon. La peine ultime qui la remplace est l’exil sur une île coupée de tout. C’est là qu’arrive Ei Mikoshiba après s’être fait intentionnellement condamné. Son but : retrouver l’assassin de sa famille, son ancien ami, Sasaki. L’île-pénitencier se révèle un véritable enfer sur terre, une jungle sans pitié où les prisonniers, livrés à eux-mêmes, ont constitué une société d’une violence inouïe dans laquelle seuls les forts peuvent survivre. Ei semble taillé pour cet environnement hostile, mais réussira-t-il à accomplir sa vengeance ?
Pour leur première publication les éditions Komikku
réussissent un joli coup en présentant le seinen L’île infernale, efficace tant
par sont récit que par son graphisme. Production courte avec seulement trois
tomes, ce manga n’a pas la prétention d’innover mais plutôt d’offrir un
divertissement pour les fans de violence, ce qu’il réussit parfaitement. Yusuko
Ochiai reprend pour cela un thème déjà vu et revu et qui semble être une
réflexion importante pour les japonais : la réformation du système judiciaire.
La peine de mort n’existe donc plus, et les pires criminels sont expédiés à la
place sur une île au loin du Japon où ils sont livrés à eux-mêmes. C’est là
qu’est envoyé le héros, Ei Mikoshiba, à la suite du meurtre de cinq personnes.
Ses motivations sont connues du lecteur dès le départ, ne laissant place à
aucun questionnement possible : la vengeance est ce qui l’a poussé à commettre
ses actes, lui permettant ainsi de se retrouver sur l’île où le tueur de sa
famille a été envoyé quelques années auparavant. Si l’on peut se demander au
départ si la vengeance est un moteur suffisant pour justifier des meurtres, on
suit malgré tout et avec plaisir l’arrivée d’Ei dans ce nouvel enfer qu’est
l’île. Car on se rend compte rapidement que l’île n’a rien de paradisiaque et
que le système établi dessus ressemble étrangement à une dictature, faisant
prévaloir une forme de religion mais également l’idée du plus fort supérieur
aux faibles qui n’ont d’autre rôle que celui de serfs. Au-delà de ce premières
découvertes c’est une horreur innommable qui est mise à jour, engendrée par
l’appât du gain et du pouvoir, dévoilant à nouveau une facette plus que
terrible de l’humanité.
Le récit est simple, linéaire et quelque peu prévisible,
mais il est bon. Notamment grâce à son format court, qui permet d’aller à
l’essentiel sans s’éterniser et se perdre dans des détails qui rendraient la
lecture ennuyeuse. Le mangaka parvient habilement à jongler entre flashbacks et
moment présent, ne montrant encore une fois que les scènes les plus pertinentes
qui éclaircissent l’histoire. Le graphisme est lui aussi superbe : brut, anguleux,
il sert à bon escient l'intrigue intense et bien rythmée, et colle parfaitement
à l’atmosphère sombre du récit, rendant cette impression de violence
omniprésente.
Sorte de huit clos, L'Ile infernale se veut avant tout
sauvage, agressive: on est loin d'un manga psychologique. Ici, c'est le
divertissement brutal qui prime, et les amateurs de ce genre devraient trouver
leur compte.
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