J'ai épousé un inconnu
Auteur: Patricia MacDonald
Titre Original: Married to a Stranger
Traducteur: Nicole Hibert
Editions: Le Livre de Poche
Genre: Policier / Thriller
Date de Parution: 2008
Résumé: Emma et David se connaissent depuis quelques mois. Ils ont eu le
coup de foudre. Aujourd'hui, ils se marient. C'est le plus beau jour de la vie
d'Emma.
Son beau rêve s'écroule lorsqu'elle est agressée, dans le chalet de l'oncle
de David, où les jeunes mariés passent leur lune de miel. La police soupçonne
aussitôt David, qui n'était pas là lors de l'agression, et qu'on a retrouvé
dans les bois, peu après.
Suite au petit divertissement que m’avait procuré La Fille Sans Visage, je
me suis laissée tenter par un autre roman de Patricia MacDonald : J’ai épousé
un inconnu. Force est de constater que l’auteur utilise ici les mêmes ficelles
que dans La Fille Sans Visage, nous livrant à nouveau un roman de gare assez
conventionnel dans la forme et le fond.
Une fois de plus, MacDonald choisit de privilégier le côté psychologique
des personnages, en particulier celui d’Emma, l’héroïne qui a échappé à la mort
le soir de sa lune de miel au fond des bois. On oublie donc l’enquête policière
et ses travers pour se focaliser sur les états d’âme de l’héroïne. L’idée est
intéressante, mais encore une fois, pas assez développée, nous offrant ainsi un
résultat superficiel. Cela provient du fait que l’auteur ne sait pas donner de
la profondeur aux protagonistes, jouant simplement avec des stéréotypes. Il est
flagrant, en enchaînant la lecture des deux romans de voir à quel point Nina
(La Fille Sans Visage) et Emma sont pareilles : gentilles, le cœur sur la main,
prêtes à aider, mais niaises et crédules, ce qui fait que l’on a du mal à
s’identifier à elles. Le même sort est réservé aux rôles secondaires, dont le
plus raté reste celui de David, cet homme suspecté de vouloir tuer sa femme
pour sa fortune, qui finit par faire office de faire valoir. De plus en plus
antipathique à chaque nouvelle apparition, on n’est pourtant pas dupe. Si
MacDonald tente de reprendre ce vieux concept prisé dans les livres policiers,
à savoir semer le doute sur l’innocence
des gens, elle n’y parvient absolument pas. A trop vouloir nous montrer que
David est le coupable idéal, le lecteur n’est pas dupe et comprend dès le
départ qu’il faut chercher la réponse ailleurs.
Le scénario est de prime abord intéressant mais le fait de faire prévaloir
les sentiments sur le déroulement de l’histoire l’affaiblit, sans compter les
nombreuses invraisemblances qui apparaissent au fil de la lecture. Notamment à
la fin, où la révélation n’est ni crédible ni intense, mais fait au contraire
se soulever des questions sur le côté illogique des évènements. On a d’ailleurs
droit une nouvelle fois à des personnages plats et stéréotypés qui cassent un
potentiel moment fort. Le suspense est quand même au rendez-vous, même si c’est
de manière minime.
Encore une fois on se retrouve avec un
roman plus que classique qui ne parvient pas à nous faire frissonner un seul
instant. La lecture reste simple, rapide et sympathique malgré tout, du moins
si l’on prend ce livre pour un simple divertissement et non un vrai thriller.
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