Les Trois Mousquetaires

Film américain

Date de sortie: 2011

Réalisé par: Paul W.S Anderson

Avec: Logan Lerman, Milla Jovovitvch, Matthew MacFadyen, Ray Stevenson, Luke Evans...

Durée: 1h50

Genre: Action / Aventure

Titre original: The Three Musketeers

Synopsis: L'impétueux jeune d'Artagnan et ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis vont devoir s'unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double, Mylady de Winter et son employeur crapuleux, le cardinal Richelieu, afin de les empêcher de s'emparer du trône français et d'éviter que l'Europe toute entière sombre dans la guerre.




La littérature a toujours été une grande source d’inspiration pour le cinéma, et ce depuis ses débuts. Les grands classiques n’ont pas été épargnés, que ce soit pour le meilleur ou parfois pour le pire. Les Trois Mousquetaires n’échappent pas à la règle, et c’est cette fois-ci Paul W.S. Anderson qui se jette à l’eau.

Il est peut-être préférable de faire un rapide résumé de l’histoire telle que Dumas l’a écrite : d’Artagnan, jeune gascon, se rend à Paris dans l’intention de devenir mousquetaire au service du roi. Il va faire la connaissance d’Athos, Porthos et Aramis, trois mousquetaires, et va devenir leur ami. Ils vont devoir déjouer les plans du perfide cardinal Richelieu, combattre la terrible Milady afin de sauver le royaume, mais surtout la réputation de la reine. La trame du film est à peu près la même, mais servie à une sauce indigeste.



La scène d’introduction nous plonge directement dans le bain avec la présentation de nos trois mousquetaires, qui n’est pas sans rappeler certaines techniques employées ailleurs.

On se retrouve à Venise et le premier à apparaître est Athos : il sort comme par magie de l’eau et attaque des méchants gardes à l’aide de deux arbalètes qui semblent sortir tout droit d’une histoire futuriste. Aramis, lui, se tient sur un toit et ressemble grandement au héros d’Assassin’s Creed. D’ailleurs il nous offre un plongeon digne du jeu, mais qui n’a rien à faire dans un film sur des mousquetaires. Passons ce décalage et allons voir Porthos enfermé et enchaîné à un mur. Le méchant rigole et est content de sa prise, mais voilà que son prisonnier lui rétorque que cette capture faisait partie d’un plan. Pour égailler ses paroles notre fort mousquetaire arrache ses chaînes en fer du mur, à la Hulk. Normal. Ces scènes se terminent chacune par un plan fixe avec le nom du personnage qui s’affiche, et tout ça à la façon de Sherlock Holmes. Même la musique n’est pas sans rappeler le film de Guy Ritchie. Mon enthousiasme se retrouve fortement refroidi dès le début, et ma surprise n’est pas prête de s’arrêter. Parce que c’est plus qu’une adaptation que nous avons, c’est une sorte de carnage de l’œuvre originelle.




Mais je m’égare, revenons à cette scène d’introduction. Elle se passe un an avant l’arrivée de D’Artagnan à Paris. Les mousquetaires sont en mission, et doivent ramener un plan. Pour cela ils sont aidés de Milady, qui est ici la compagne d’Athos. On a droit encore une fois à un plan du tonnerre ! Un long couloir se profile à l’horizon, qui mène au parchemin tant recherché. Mais il est piégé au niveau des murs. Comment passer ? C’est sans compter Milla Jovovitch qui va courir et se laisser glisser sur les genoux à la Resident Evil. Très original.

Ils parviennent finalement à récupérer le parchemin mais Milady les a trahis, ô vile femme ! Le plan de ce qui semble être un bateau volant se retrouve désormais dans les mains du duc de Buckingham, joué par Orlando Bloom.



Un an plus tard. D’Artagnan, jeune gascon, part pour Paris où il va rencontrer ses futurs amis. Ce sont de fâcheux accidents qui les conduiront d’abord à se battre en duel, duels qui vont les rapprocher. Je passe sur l’imbécilité des rencontres pour me pencher sur la scène qui scellera leur amitié : comme dans le livre, c’est une bataille contre les sbires du cardinal qui les rapproche. La différence, c’est qu’au lieu d’être 4 contre 5, Anderson a voulu pimenter son film et c’est donc un combat de 4 contre 50 qui se déroule dans Paris. Très réaliste. Cette fois c’est à Kill Bill qu’on pense, mais en moins bien réussi. Ils gagnent sans surprise, et les voilà devenus les meilleurs amis du monde. On découvre ensuite le roi… qui semble n’avoir d’yeux que pour la mode : bleu, vert, violet ? olalala qu’elle est donc la couleur tendance en ce moment ?? On lui ajoute un air d’homosexuel (je n’ai rien contre eux) et voilà donc Louis XIII transformé en cage aux folles. On s’enfonce un peu plus dans le ridicule avec le détournement du Duc de Buckingham. D’un être passionné, amoureux et prêt à aider d’Artagnan à sauver la réputation de la reine, on passe à un personnage diabolique qui cherche à renverser le roi de France, en se servant bien sûr du plan dérobé au début du film. Vous vous rappelez, le plan d’un bateau volant ?! Oui, Anderson a osé mettre des bateaux volants dans un film sur des mousquetaires. De plus Orlando Bloom a l’air d’imiter Johnny Depp dans son rôle de Jack Sparrow,  ce qui est loin d’être convaincant. Bien sûr on ajoute un combat dans les airs à la mode pirate, qui se termine sur le toit de Notre-Dame. Pour faire plus spectaculaire il faut une scène d’épée sur ce même toit, scène tellement mal jouée qu’elle en devient pathétique. D’Artagnan se bat contre son méchant du début ; il se fait dominer du début à la fin mais on sait pertinemment qu’il va quand même gagner, parce que c’est le héros. Ola, quel suspense de fou.



Bref, pour résumé, je déconseille vivement ce film. Il  n’a aucune fraîcheur, il ne fait que se servir d’autres films comme Matrix, Resident Evil, Sherlock Holmes et Pirates des Caraïbes. Cette ressemblance se répercute dans la bande sonore, aucunement originale. Quant au choix d’Anderson pour ses acteurs, on repassera.

Adapter un film est une chose, dénaturer une œuvre en est une autre et on devrait parfois empêcher certains réalisateurs de réaliser de telles inepties. Le pauvre Dumas doit être en train de se retourner dans sa tombe, surtout quand on sait qu’il risque d’y avoir une suite.

Commentaires

  1. Virginie Gonçalves11 septembre 2013 à 15:53

    coucou,
    que dire de ton résumé, que j'ai bien rigolé... car punaise, j'avais déjà vu les extraits, et ce film ne me tentait pas du tout déjà, mais là, après t'avoir lu, je ne risque pas de le regarder... car si c'est pour se retrouver dans une cage aux folles ou dans un matrix autant mettre ces films et là pas de risque d'être déçu!!! Si le réalisateur a déjà voulu transformer Louis XIII en Zaza napoli, il n'a pas eu le bon maitre... car on sait tous qu'il n'y a qu'une Zaza lol. en résumé, je préfère regarder la farce des Charlots (les 3 mousquetaires) que de regarder ce navet !!!
    bisous

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    1. Pourquoi ne pas revisité une histoire ? N'aimez vous pas la modernité des choses ?

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    2. Il n'y a rien de mal à revisiter une histoire voire la moderniser, mais cela doit se faire dans le respect de l'oeuvre originale.
      Là est le problème quand il s'agit d'adaptation, car d'une part chacun voit les choses différemment, et d'autre part car il faut savoir garder l'essence même de l'histoire.
      Je prends comme exemple The Shining, dans lequel Kubrick a changé énormément de scènes du livre: il n'empêche que cela reste une des meilleures adaptations d'un roman car il su retranscrire avant tout la folie du héros, ainsi que l'atmosphère oppressante de l'hôtel.
      De même pour Sherlock Holmes. Il existe la série qui a contextualisé le personnage (quoi de plus moderne ici) et pourtant on retrouve ce héros qui nous plait (ou pas): le même mais à notre époque, avec tous les changements que cela apporte.

      Ici, dans ce film, rien de ce qui fait la force du livre n'est présent à mes yeux. Je ne vois que des emprunts à d'autres films, ce qui déjà n'est pas bon signe. Un réalisateur n'est-il pas sensé avoir sa propre façon de réaliser? Pourquoi copier?

      Qui plus est, et cela reste un goût tout à fait personnel, je n'aime pas qu'on se permette des libertés aussi grotesques que ce soit dans la période ou les personnages. Rien ne volait à cette époque à part les oiseaux, alors des bateaux volants, ça me laisse dubitative. Quant aux transformations de certains personnages, il faut encore que cela apporte quelque chose de constructif à l'histoire. Voir un mousquetaire en pseudo Hulk ou Assassin, non, désolée, mais ça reste du n'importe quoi.

      Pour moi, ça ne reste donc que mon avis, cette adaptation est ratée et contribue plus à tuer l'histoire qu'à lui redonner un second souffle en la revisitant.

      Mais, comme dis dans ma première phrase, non je ne suis pas fermée aux adaptations, aux modernisations, mais cela doit être fait avec le respect de ce qui a été créé auparavant.

      Merci de vous être arrêtée un instant en tout cas!

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    3. Je trouve que tu es vraiment dur coté critique. La base de l'oeuvre original reste intact. Seul le contexte intemporel y est ajouté. Ce qui donne un peu de piquant et de renouveau dans cette oeuvre qui à été pas mal développée dans tous les sens du terme.
      Après on aime ou on aime pas. Je suis un grand fan de l'oeuvre original de Dumas et j'ai vraiment bcp apprécié le film également. Un film de cape et d'épée révisé à une sauce moderne-haut moyenne ageuse j'adore. ça change vraiment de tout ce qu'on voit habituellement. J'adore également Sherlock Holmes alors les petite ressemblance ne me dérange absolument pas.

      En résumé soyer plus cool et c'est facile de critiquer assis dans son fauteuil. Que cela ne plaise pas à tout le monde ou au plus puriste j'en conviens mais de là à dire que c'est une ineptie faut pas exagérer...

      Quand au personne qui critique le film de navet sur l'avis des autre et sans même le voir, c'est pitoyable...

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    4. Oui, on aime ou pas, je suis d'accord, et j'explique ici, en argumentant, mon ressenti.
      Par contre, j'ai une question; où l'oeuvre est-elle respectée? La base telle qu'écrite par Dumas est largement changée, preuve avec Buckingham. Je ne suis pas contre les adaptations ou contextualisations, quand celles ci sont faites intelligemment.

      J'ai beau adorer Sherlock Holmes, Pirates des Caraïbes, je n'ai pas pour autant envie de retrouver des ressemblances aussi grosses dans d'autres films sans rapport. Où est la patte du réalisateur ici? Nulle part.

      Alors, oui c'est facile de critiquer assis dans son fauteuil, mais ce qui l'est moins c'est de construire une argumentation en donnant des exemples. Il me semble que je ne me suis pas contentée de dire je n'aime pas, mais que j'ai fait l'effort de développer. Dans ces cas là il est aussi facile de se plaindre derrière son écran en ne développant pas ses pensées.

      Si mon point de vue ne plait pas, ce n'est pas grave. Et je ne vois pas pourquoi je serais plus cool envers une oeuvre que je trouve, oui, être une ineptie.
      La liberté d'expression me permet encore de dire ce que je pense, comme elle vous permet de commenter.

      Vous aimez ce film, tant mieux pour vous, mais respectez mon opinion, comme je respecte la votre, merci.

      Bonne journée.

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