La Blonde en béton
Auteur: Michael Connelly
Titre original: The Concrete Blonde
Traducteur: Jean Esch
Edition: Seuil
Genre: Policier
Date de parution: 1994
Résumé: L'inspecteur Harry Bosch se dit certain que Norman
Church, l'homme qu'il a tué un soir dans une chambre de Los Angeles, était bien
le Dollmaker, autrement dit "le faiseur de poupées", meurtrier en
série qui assassinait des jeunes prostituées, et les maquillait outrageusement
avant d'abandonner leurs cadavres dans des lieux publics. La veuve de Church,
pourtant, a décidé de poursuivre le policier en civil : rien, à ses yeux, ne
justifiait un tel recours à la force.Bosch se tait, et se sent, en sécurité.
Malgré ses méthodes toujours peu orthodoxes, ses supérieurs hiérarchiques ne
lui ont pas retiré leur confiance. L'avocate de la partie civile, la très
brillante Honey "Money" Chandler, n'obtiendra tout au plus, en cas de
succès, qu'une réparation symbolique.Jusqu'à ce que Bosch en vienne peu à peu,
avant que quiconque ne l'accuse, à douter de l'identité du principal - et
unique - suspect, aujourd'hui défunt...Norman Church était-il vraiment le
"Dollmaker" ? Au cours du procès, le cadavre d'une nouvelle jeune
femme est découvert sous la dalle en béton d'un immeuble. Et tout indique que
ce meurtre ne peut être attribué qu'au Dollmaker.Inquiet, Harry Bosch rouvre le
dossier du mort et reprend l'enquête à son point de départ.Où, et quand, a-t-il
fait fausse route ? Et que peut-il faire pour arrêter l'assassin avant que
celui-ci ne mette à exécution ses menaces de mort ?
Pour changer, voici encore une critique sur un roman
policier. Et de Connelly, encore une fois. Il s'avère que j'apprécie énormément
cet auteur, et je suis donc dans une période où je lis tous ses livres que j'ai
sous la main.
Celui-ci, je l'avais acheté il y a bien 4 ans, mais je ne
l'avais jamais ouvert. Heureusement cette faute a été rattrapée et je peux vous
assurer que je n'ai pas été au bout de mes surprises.
Nous retrouvons donc le héros bien connu de Connelly, à
savoir Harry Bosh. Il est ici en bien mauvaise posture, car sur le banc des
accusés. Et si ce policier avait commis une erreur et tué un innocent?
A travers cette question, Connelly nous fait entrevoir le
monde de la justice américaine, son fonctionnement, et les avocats qui sont
prêts à tout pour gagner, tout cela accompagné d'une chasse à l'homme comme il
sait si bien les écrire.
Le personnage Harry Bosh nous apparaît sous une lumière
différente: son trop plein de zèle l'a peut être fait franchir une limite. On
le voit douter, on le voit également amoureux. D'une certaine manière ces
détails confèrent plus d'humanité à ce flic bourru qui ne lâche jamais une
affaire. Et ça nous le rend encore un peu plus sympathique.
Le livre se passe en grande partie au tribunal, où l'on y
voit les témoins défiler et les plaidoieries des avocats. Ce que l'on voit
c'est surtout qu'un avocat n'est en fait qu'un maître des mots prêt à les
manipuler à sa guise quitte à déformer la vérité pour convaincre le jury. Ici
il prend la forme de Holly Chandler, avocate qui fera tout pour montrer que
Bosh n'est qu'un monstre. Elle va jusqu'à dépeindre le serial killer mort comme
la victime, voire un ange. Elle échange les rôles pour semer le doute, et en
cela, elle est détestable. Ce n'est qu'une arriviste qui pousse dans ses
retranchements notre héros, quitte à étaler son passé au public, et surtout à
mettre à jour une enquête importante et secrète. C'est un personnage
intéressant, ses motivations semblent n'être que l'argent, et ses tactiques
démontrent sa haine envers les policiers et sa force de persuasion.
Mais le personnage le plus intéressant reste le serial
killer, et surtout son identité! Qui est-il? Qu'elles sont ses motivations?
etc... On voit un défilé de suppositions, de suspects, avant de découvrir qui
est réellement le meurtrier. On se doute toujours que les premiers suspects ne
sont pas le tueur, au vu du nombre de pages qu'il reste à lire, ce qui est
dommage. Mais l'effet de surprise reste là à la toute fin.
J'ai vraiment bien aimé ce roman. Le procès m'a tenu en
haleine, je voulais absolument voir Bosh gagner, innocenté. Quant au tueur, je
ne m'y attendais pas du tout, et c'est un bon tour de force que Connelly nous a
offert là.
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